mercredi 3 décembre 2008

Une autre raison de ne pas aller voter!

En cette période électorale, une phrase est devenue le leitmotiv des trois principaux partis du Québec: «nous voulons défendre les intérêts de la classe moyenne». Cette phrase est creuse et ne sert qu'à aller chercher un maximum de votes (but évident de toutEs politicienNEs).

Après tout, la classe moyenne, selon sa définition simpliste, vulgaire, voire démagogique, c'est monsieur et madame tout le monde. Malheureusement, en vérité, monsieur et madame tout le monde vendent quotidiennement leur force de travail à des patronNEs contre un salaire ou sont sans travail. Eh bien, ces personnes, ce sont des prolétaires et les prolétaires ne font pas partis de la supposée classe moyenne.

Bien sûr, les travailleurs et les travailleuses peuvent parfois gagner de relativement bons salaires et jouir d'un certain confort matériel, ce qui fait croire qu'ils ou elles font partie de la «classe moyenne». N'empêche que même à 25$ de l'heure, unE patronNE peut réaliser un profit (plus-value) de, par exemple, 100% sur un travailleur ou une travailleuse (c'est-à-dire, pour cet exemple, que le travailleur ou la travailleuse produit pour 50$ de marchandise à l'heure, mais il ou elle reçoit qu'un salaire de 25$ de l'heure. Le capitalisme repose sur ce profit (plus-value). Ce n'est pas de l'exploitation que de se faire enlever la moitié des fruits de son travail?

La seule «classe moyenne» qui existe au Québec est la petite bourgeoisie. Ce sont les propriétaires de petites entreprises, les PME. Cette classe n'a comme volonté que de développer ses entreprises, faire plus d'argent sur le dos de plus de travailleurs et de travailleuses. En définitive, les gens de cette classe ne cherchent qu'à devenir de grandE capitalistEs, des bourgeoisEs.

Alors chers lecteurs et chères lectrices, je doute fort bien que vous fassiez partie de cette mythique classe moyenne, puisqu'elle n'existe pas, en tout cas, pas dans la définition médiatique du terme. Par conséquent, quelle est l'objectif pour vous d'aller voter pour un parti qui représentera des intérêts diamétralement opposés aux vôtres?

Les marxistes disent souvent que chaque classe a son ou ses partis. Cette affirmation est partiellement vraie: la bourgeoisie a ses partis (PQ, PLQ, ADQ). Cependant, le prolétariat n'a pas de parti, ni n'en a besoin. Il s'émancipera par lui-même ou ne s'émancipera point.

Finalement, je fait appel aux prolétaires et à touTEs ceux et celles qui désirent un changement social dans la bonne direction. Le parlement, c'est inéxorablement le conservatisme. Le changement ou la révolution, ce sont les organismes libres du prolétariat: syndicats, comités de quartier ou de logement, mouvements sociaux et communautaires, et ses outils: grève, boycott, sabotage, éducation populaire et... la révolution!

Agissons au lieu d'élire!

3 commentaires:

Nicolas a dit…

Je pense que vous oubliez une section importante de la petite-bourgeoisie dans votre descriptif rapide: les professions libérales (médecins, avocats, etc.). Ça élargi beaucoup le spectre.

Par ailleurs, un jour il faudra discuter sérieusement de la question de la «classe manageuriale» que soulèvent de plus en plus d'anarchistes américains. Je pense que ça aiderait à rafiner l'analyse.

Unknown a dit…

Je suis d'accord pour dire que la classe moyenne dans le sens que les médias le disent est trop large et inclusive. On aurait tendance à croire que c'est tout le monde!!

Mais, je crois que c'est vite dit que la classe moyenne est en fait la petite-bourgeoisie.

Déjà Marx et Engels avaient commencé à parler d'une autre fraction de classe si on peut dire en Angleterre, c'est-à-dire l'aristocratie ouvrière - que nous pouvons appeler aujourd'hui prolétaire embourgeoisé-. Lénine a par la suite lancé les bases théoriques de cette nouvelle classe sociale. Est-ce que la classe moyenne ne correspondrait pas à cette classe??

Il ne faut pas oublier que Marx avait également parlé du lumpen prolétariat. Une classe située en dessous du prolétariat par ces conditions de vie moins bonnes.Le prolétariat vient par la suite, encore très présent aujourd'hui et un frange assez important appartient à l'aristocratie ouvrière ou au prolétariat embourgeoisé. Viens alors la petite-bourgeoisie et la bourgeoisie. Naturellement, il peut exister d'autres classes marginales ou encore une classe paysanne importante dans certains pays.
Je voulais seulement soulever que la supposé ''classe moyenne'', terme pas très précis, n'est pas, du moins je le pense, identifié à la petite-bourgeoisie.

De plus, l'analyse des classes sociales est un peu plus complexe à notre époque qu'à celle de Marx.

Fraternellement vôtre
L'ouvrier enragé

Unknown a dit…

Petite correction. La classe moyenne est tellement large pour les médias que cela est largement possible qu'elle inclut également les petits-bourgeois. Quelle ironie!

Fraternellement vôtre
L'ouvrier enragé