samedi 24 janvier 2009

Développement dans l’affaire St-Hubert ; le syndicat réagit

St-Hubert : un employeur méprisant !



L’annonce de la fermeture de la salle à manger du St-Hubert a surpris beaucoup de Drummondvillois et Drummondvilloises. En effet peu d’entre-nous ont cru, comme le soutenaient les propriétaires du restaurant, que ce dernier n’était pas si rentable qu’il le devrait. Foutre le syndicat et les serveuses combatives à la porte, véritable question de rentabilité ou question d’image? La conférence de presse du syndicat (mardi dernier, 21 février) a permis de nous éclairé un peu sur les véritables motifs de cette décision, en voici un résumé.

Tout d’abord, sur l’affirmation de la rentabilité les serveurs, les serveuses et le syndicat sont unanimes ; c’est faux, le restaurant est très rentable. Il suffit de jeter un coup d’œil au stationnement pour s’en convaincre. Le syndicat précise également qu’ayant une expertise dans le domaine, gérant plusieurs coopératives de St-Hubert, il est clair que le restaurant fait de l’argent!

Alors, pourquoi le transformer en St-Hubert Express? Bien entendu, tel est le système capitaliste, c’est bien de faire de l’argent, mais c’est mieux d’en faire PLUS et toujours PLUS et ce, à n’importe quel prix. Même au prix de mettre à la porte certain-e-s employé-e-s ayant une trentaine d’année de service et qui ont grandement contribué au succès de l’entreprise.

Il est évident que de fermer la salle à manger permettra au restaurant d’accroître sa rentabilité ayant beaucoup moins d’employé-e-s à payer pour le même produit offert. Or, il est curieux de constater que contrairement à d’autres restaurants St-Hubert qui sont devenus des «express», peu de rénovations seront faites au bâtiment du restaurant. En effet, la salle à manger ne sera pas démolie, seuls des panneaux ou des rideaux seront mis. Cela nous porte à croire que la décision n’est pas définitive et que d’ici quelques années, on pourrait voir la salle à manger rouverte, juste le temps de mettre à la porte définitivement les «vieilles serveuses» un peu trop combatives au goût des patrons et que celles-ci n’aient plus de recours.

Le syndicat ne condamne pas la décision comme telle qu’il qualifie d’économique et de capitaliste, sans plus, ce qui est dommage. Il s’attarde plutôt à l’attitude méprisante des patrons et des propriétaires. Tout d’abord, depuis l’annonce officielle, les patrons se vantent d’avoir enfin réussi à se «débarrasser des vieilles serveuses». Voilà comment ce patron traite ces femmes qui ont donné 15,20 ou 30 ans à cette compagnie. De plus, le pire reste probablement les nouvelles publicités de l’entreprise pour recruter du personnel. En effet, cette publicité vante les mérites des femmes d’expérience en mettant sur l’affiche une grand-maman qui travaille durant sa retraite. Bref, l’entreprise qui essaie d’avoir l’air engagé dans la société fait dans la réalité, tout le contraire. Finalement, mentionnons aussi que les employé-e-s ont appris la nouvelles seulement 30 minutes avant l’annonce officielle, ce qui constitue un flagrant manque de respect.

Chez les serveurs et les serveuses, selon Line fontaine, présidente du syndicat des employé-e-s du St-Hubert, le désarroi et l’incertitude se côtoient.

Le syndicat souligne également que cette décision semble s’inscrire dans un nouveau tournant de la compagnie qui tente de rajeunir son image et sa clientèle (pensons au pub st-Hubert), out les «vieilles serveuses». Il souligne également qu’ils sont en train d’étudier les diverses options légales qui s’offrent, comme par exemple plaider la discrimination basée sur l’âge. Outre cela, les actions prévues sont plutôt autour de la négociation avec l’employeur soit essayer de maintenir les emplois (en transférant les serveurs et les serveuses avec beaucoup d’ancienneté au comptoir) ainsi qu’étendre la période de rappelle advenant le cas d’une réouverture de la salle à manger.

Pour conclure, mentionnons que le syndicat ne propose pas de boycott pour le moment.

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