dimanche 28 décembre 2008

Pendant ce temps en Palestine...

Israël a lancé cette semaine l'opération "plomb durci", la plus violente depuis 1967 contre les territoires palestiniens. Bilan : déjà plus de 300 mortEs et 600 blesséEs lors de raids aériens et une mobilisation de troupes israéliennes en vue d'une possible attaque terrestre. De plus le ministre de la défense d'Israël, Ehud Barak, entend continuer et prévoit que ce sera long et difficile.

Bref, une fois de plus, Israël démontre toute la cruauté dont un État impérialiste peut faire preuve. Il est normal qu'un peuple qui se fait emmuré, qu'on fait mourir de faim, qu'on empêche de vivre, qu'on exproprie se révolte. La réponse d'Israël face à la révolte légitime des PalestinienNEs est cependant toujours la même : attaques, bombardements, assassinats etc. D'ailleurs il est très difficile de comprendre la réaction des IsraélienNEs face à la Palestine puisqu'ils et elles leur font subir, à un degré moins élevé, ce que les juifs ont vécu à de nombreuses reprises dans leur histoire...

Il est grand temps que les PalestinienNEs se révoltent. Cependant, ils et elles canalisent cette révolte dans la religion musulmane et dans un nationalisme puissant. Or, il serait grandement intéressant qu'on s'attque aux vrais cibles : l'impérialisme, la religion et le capitalisme. En effet, on ne combat pas un impérialisme religieux (comme celui d'Israël) en se tournant vers une autre religion, mais bien en combattant toute forme de cette dernière. En canalisant leur révolte dans le Hamas et la religion musulmane, les PalestinienNEs ne règlent aucun problème, ils ne font que continuer le même cirque que les juifs sionistes ont débuté. Le fanatisme religieux, peu importe lequel ne règlera jamais un seul problème.

Il est quand même important d'appuyer la révolte palestinienne puisque celle-ci est légitime et combat l'impérialisme. D'ailleurs, aujourd'hui même à Montréal a eu lieu une manifestation pour dénoncer les attaques israéliennes sur la Bande de Gaza et elle a rassemblé plus de 300 manifestantEs (selon La Presse, ce qui laisse croire qu'ils et elles étaient bien plus nombreux et nombreuses).

Finalement, si le sujet vous intéresse, voici quelques liens pertinents permettant d'approfondir ses connaissances où de voir ce qu'il nous est possible de faire pour appuyer cette cause :

PAJU - Palestiniens et Juifs Unis
Tadamon!
Dossier La Presse

lundi 22 décembre 2008

Action Directe en Islande

Depuis le début de l’hiver, l’Islande fait face à la crise économique. Les trois grandes banques d’affaires ont été nationalisées, faisant peser leurs dettes sur les épaules de la population. Les gens ont perdu l’épargne de toute une vie, les prêts ont augmenté et atteignent des taux considérables (et pourtant ils étaient déjà très élevé). Chaque jour du mois de novembre, 200 personnes ont perdu leur emploi et de plus en plus de gens sont confrontés à la menace de perdre leur logement.

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Les gens se mettent en colère, certains d’entre eux souhaitent revenir à la "bonne vielle" prospérité, tandis que d’autres, espérons la majorité, se rendent compte du coût réel du capitalisme. De plus en plus de gens se dressent contre la corruption et exigentt une nouvelle forme de société - la société de la justice. Mais chaque jour, le gouvernement actuel prouve que son objectif principal est de sauver son cul et ceux de leurs amis. Un prêt du Fonds Monétaire International (FMI) a été accordé, probablement par intérêt pour lui : la privatisation des systèmes sociaux comme la santé ou l’éducation, et la destruction écologique de l’Islande.

Manifestations hebdomadaires

Depuis plus de 2 mois les gens se réunissent chaque semaine dans un parc en face du parlement. Les premières protestations exigeaient que le gouvernement "brise le silence" concernant la situation actuelle. Les gens en avaient assez qu’on ne leur dise pas ce qui se passe et ce que le gouvernement comptait faire à ce sujet.

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Mais très vite les gens ont réalisé qu’il ne suffissait pas de demander au gouvernement de prendre la parole, alors les protestations ont pris une autre tournure plus radicale : la démission du gouvernement et de nouvelles élections dès que possible. Le gouvernement a complètement ignoré ces exigences et les gens étaient de plus en plus en colère.

Les anarchistes et autres radicaux de gauche sont venus à la plupart des protestations, mais pas pour protester contre la situation économique, pas pour demander au gouvernement des solutions, pas pour demander de nouvelles élections, pas pour demander à un membre du gouvernement, du Parlement ou de toute autre institution officielle de faire quelque chose pour « résoudre » la crise à laquelle nous sommes actuellement confrontés, mais pour diffuser les idées anarchistes et anti-capitalistes dans la population, analyser les problèmes de l’autorité et du capitalisme ainsi qu’encourager la population islandaise à prendre des mesures directes contre les forces de corruption.

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Des drapeaux de banque en feu et "pendaison" d’un capitaliste

Au cours d’une protestation devant le bureau du Premier ministre à la fin octobre, les drapeaux de deux banques islandaises ont été brûlés. Un groupe d’anarchistes, probablement le plus grand de l’histoire islandaise à ce jour, criait des slogans anarchistes, en soulignant le capitalisme comme le véritable problème. Jusque-là, le capitalisme semblait être un mot interdit parmi les manifestants. Les drapeaux en feu ont attiré l’intérêt des médias étrangers, par exemple CNN qui a montré l’évènement plusieurs fois dans la journée et la soirée. Un événement comme celui-ci n’avait pas eu lieu en Islande depuis longtemps.

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Une semaine plus tard, une grande manifestation a défilé à travers le centre de Reykjavík, exigeant la démission du gouvernement. Les anarchistes, qui sont toujours plus nombreux et plus fort chaque semaine, se sont joint à la marche avec des banderoles, des drapeaux noirs, des tracts sur l’action directe et des slogans anarchistes. Alors que d’autres manifestants scandaient "dehors le gouvernement", les anarchistes criaient "plus jamais de gouvernement !"

Lorsque la manifestation est arrivée dans le parc et que les discours hebdomadaires ont commencé, un groupe de personnes a escaladé un grand portique et pendu le mannequin d’un capitaliste. Là encore, les médias étrangers ont filmé la performance et l’ont diffusée dans le monde entier.

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A quelques mètres du parc où ont eu lieu les protestations, un groupe de Food Not Bomb distribue de la nourriture tous les samedis depuis 8 ou 9 mois. Food Not Bomb a eu, c’est sûr, une influence sur la marche des Islandais, qui sont de plus en plus curieux et intéressés par des solutions alternatives aux problèmes du capitalisme.

Le gouvernement est un sale porc bon marché !

Au cours d’une protestation, le samedi 8 novembre, un anarchiste est monté sur le toit du parlement, où il a accroché le drapeau de Bónus, le supermarché le moins cher de l’Islande. Le message était clair car le drapeau est jaune avec un cochon rose dessus : "Le gouvernement est sale porc bon marché !" et contrairement à l’habitude des manifestants islandais, les gens ont célébré cet acte et ont chanté sur l’air du "gouvernement est un sale porc bon marché !"

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Alors une centaine de manifestants ont entouré le parlement pour aider l’anarchiste à échapper à la police, qui en avait déjà arrêté un autre. Après un peu de lutte avec la police, les gens ont réussi à aider l’homme-au-drapeau (nom sous lequel il devenu connu par la suite) à descendre du toit et à éviter son arrestation plus d’une fois. On pouvait sentir un changement dans l’air.

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Arrestation illégale

Moins d’une semaine plus tard, un vendredi soir, la police a arrêté l’homme-au-drapeau. Il était en visite d’étude au Parlement, organisée par son université, lorsque certains personnels du Parlement l’ont reconnu et appelé les porcs.

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L’homme avait été arrêté deux ans plus tôt, pour une action écologiste, la campagne d’action directe Sauvons l’Islande, pour protester contre la construction d’un grand barrage, Kárahnjúkavirkjun, dans l’est des higlands. Pour cette action, il avait obtenu une condamnation et une amende, mais a refusé de payer l’amende et a insisté pour faire 18 jours de prison. Mais quatre jours après le début de son incarcération, il à été « jetés dehors » en raison du manque de place dans la prison.

Maintenant, la police déclare que l’homme devrait effectué les 14 jours restant de sa peine. Le fait est qu’il n’est pas autorisé de scinder une peine de cette manière, et l’homme est censé recevoir une notification au sujet de la fin de sa peine avec un préavis de moins de 3 semaines. Cela n’a pas été fait dans son cas.

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La population déclara que la police avait fait cela spécialement dans le but d’écarter un militant susceptible de prendre part activement à la prochaine manistation hebdomadaire. Ainsi, le lendemain, au cours de la protestation qui a réuni 10.000 personnes, une autre manifestation a été annoncé, cette fois en face du commissariat de police, un peu plus tard ce jour-là.

Émeutes au commissariat de police

500 personnes sont venues au commissariat et ont exigé que l’homme soit libéré. Au bout d’un moment puisque’aucun signe de libération n’émanait de la police, la tension est montée et des gens ont commencé à briser les fenêtres du commissariat. A la fin la porte du commissariat a été enfoncée. Un groupe de personnes est entré et a été accueilli avec des gaz lacrymogènes, sans même en avoir été averti.

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La tension est encore montée d’un cran lorsque de la peinture rouge et des oeufs ont été projetés sur le bâtiment et la brigade anti-émeute qui le protégeait. Beaucoup de personnes ont été gazées, y compris la mère de l’homme-au-drapeau et des gamins de moins de 16 ans. Finalement, l’homme-au-drapeau a pu sortir de la prison grâce à une personne anonyme. Libéré, il a été acclamé comme un héros. Il a remercié la population pour son soutien, mais a encouragé les gens à utiliser leur énergie pour autre chose : une révolution !

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Invasion de la Banque Centrale

Une semaine après les émeutes au commissariat, la manifestation hebdomadaire a été un peu plus calme. Les gens espéraient que quelque chose de grand se passerait le lundi suivant 1er décembre, jour d’indépendance de l’Islande.

D’habitude le 1er décembre est un jour non payé, mais deux ans auparavant le mouvement ouvrier réclama son du. Ce 1er décembre les gens étaient encouragés à ne pas payer leurs factures, à ne pas se rendre au travail et à venir assister à un grand meeting sur une grande colline poche des locaux du gouvernement et de la Banque Centrale. Peu de discours ont été prononcés, la plupart avec des conneries nationalistes auxquel les radicaux ont répondu avec un slogan : "Non au nationalisme - La solidarité internationale !"

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Après que le meeting soit officiellement terminé, le bruit courrait qu’une action plus radicale allait avoir lieu. Soudain, un grand groupe de personnes s’est dirigé vers la Banque Centrale et s’est introduit par l’entrée principale.

L’entrée était bondée de gens criant et exigeant que Davíð Oddsson, le président de la Banque Centrale, et ancien premier ministre, démissionne. Peu de policiers gardait la deuxième entrée, mais les gens criaient en leur demandant quel était leur camp, en leur disant de se joindre à eux, et de les laisser entrer. Tout à coup, la police a cédé, les gens ont applaudi et sont entrés.

Encore des gaz lacrymogènes ?

La deuxième entrée était aussi bondée que la première, mais derrière les grandes portes en verre la brigade anti-émeute formait une chaîne d’environ 30 porcs, armés de boucliers, de matraques et de gaz lacrymogènes. Encore une fois, au lieu de dialoguer, les porcs ont commencé à agiter leurs aérosols, menaçant de les utiliser si les gens ne quittaient pas les lieux.

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Les gens se mirent à frapper les portes, hurlant des slogans contre la Banque Centrale et la police. Après une série de menaces à la bombe lacrymogène, les gens ont décidé de s’asseoir paisiblement et ne pas se lever jusqu’à ce que Davíð Oddsson démissionne. L’action a duré plusieurs heures avec des pics de tension lorsque les gens se mettaient debout, levant les mains pour montrer qu’ils n’étaient pas armés et défiaient la police de partir, d’ouvrir les portes et de les laisser aller chercher Oddsson.

Quand il devint clair qu’Oddsson avait déjà quitté le bâtiment, les manifestants firent une proposition à la police : la brigade anti-émeute quitte les lieux,et ensuite seulement ils partiraient. Environ 30 secondes plus tard, les porcs tournèrent les talons et les gens ont applaudi leur propre victoire.

Dans le parlement

Une semaine plus tard, lundi 8 décembre, trente personnes sont allées au parlement islandais, où le balcon est public, où l’on peut donc légalement s’asseoir, regarder et écouter ce qui s’y passe. Le groupe a déclaré que le parlement ne servait plus leur l’objectif, que le gouvernement devait démissionner immédiatement, et que les autres députés devaient utiliser leur temps pour quelque chose de plus constructif.

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Seules deux personnes ont réussi à atteindre le balcon pour crier aux députés et aux ministres de quitter le bâtiment. Très vite, elles ont été brutalement attrapées par un agent de police, tandis que le reste du groupe resta coincé dans un escalier à l’intérieur du bâtiment. La session parlementaire a été retardée et tous les députés quittèrent la chambre.

Pendant ce temps, les manifestants ont été brutalement traités par les agents de sécurité et la police, qui arrêtèrent finalement 7 personnes, la plupart d’entre elles pour cambriolage. Mais, comme dit auparavant, le public est autorisé à pénétrer sur le balcon du Parlement.

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Une réunion gouvernementale retardée par une chaîne humaine

Le lendemain matin, 30 personnes se sont rassemblées devant le bureau du Premier ministre où était censé avoir lieu une réunion gouvernementale. Les gens ont formé une chaîne humaine faisant le blocus des deux entrées du bâtiment. Quand les ministres ont commencé à se montrer, la police été déjà là et ont commencé à tenter de briser la chaîne. Les gens ont résisté avec détermination et le groupe a lu une déclaration.

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Celle-ci dit que le but de l’action était de "d’éviter l’entrée des ministres dans le bâtiment et ainsi d’empêcher de nouveaux abus de pouvoir. L’Argent a pris le contrôle sur les droits de la population ; les autorités et leurs cliques ont manipulé les finances pour leurs propres intérêts. Cette manipulation n’a pas entraîné une société juste, un monde juste. Le temps de l’action est venu, car une société juste est non seulement possible, mais il est de notre devoir de lutter pour elle."

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Avec l’aide de la police, tous les ministres sont entrés, mais ils ont entendu la déclaration et étaient sous pression de la part des médias. Ils n’étaient pas prêts pour les questions et s’y prenaient mal pour y répondre. La réunion gouvernementale a été retardée en raison de ces actions.

Deux personnes ont été arrêtés, l’une pour avoir dépassé une ligne de démarcation de la police et l’autre pour s’être assis devant de la voiture de police qui était sur le point de conduire le premier arrêté au commissariat. Plus de gens s’assirent sur la rue et il a fallu à la police un moment pour sortir de celle-ci. Ce n’est que lorsqu’un officier de police a donné l’ordre au conducteur de "foncer", que celui-ci s’exécuta et roula quasiment sur deux personnes.

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L’un des plus grands journaux d’Islande, DV, a signalé le comportement brutal de la police. Le journaliste et le photographe ont tous deux été attaqués par la police pour cet article, ainsi que la remarque sur un policier frappant un manifestant au visage, alors qu’il réside dans la rue. La plupart des autres médias n’ont pas osé rapporter ce comportement brutal.

Un site Web de la gauche, Smugan, a publié au sujet d’un officier de police interrogé par les manifestants s’il aurait protégé Hitler. Sa réponse a été simple : "Oui, si tel avait été de mon devoir".

Via : http://anarsonore.free.fr/spip.php?breve39

jeudi 18 décembre 2008

Obama et le changement...

Beaucoup de gens ont cru que le changement tant attendu dans les politiques américaines allait se produire avec l'élection de Barack Obama à la Présidence des États-Unis. En effet, le pays a d'ailleurs connu des élections générales avec le plus haut tôt de participation de l'hisoire. Malheureusement, bien des gens n'ont pas compris que les vrais changements ne se sont jamais faits avec les urnes, mais bien dans la rue.

Ceux et celles qui croyaient en un pays plus progressiste vont être surpris-es. En effet, on apprend ce matin que Monsieur Obama fera prononcer une prière lors de son investiture par un pasteur très connu aux États-Unis pour ses positions contre les mariages gays et l'avortement, Rick Warren.


Or, Monsieur Obama justifie cette décision en disant qu'il veut "unir et rassembler" les différents courants. (Il est vrai que d'appuyer un courant qui rejette carrément une partie de la population est une bonne façon de faire cela...) Il cherche effectivement à "reconquérir les croyants".

D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que le futur président se livre à ce genre d'exercice. En effet, lors de la campagne électorale, il avait participé à un débat religieux avec John McCain, une première dans l'histoire. Ce débat a permis de connaître leur rapport à la foi, leur définition du mal et leur plus grand péché. Comme si ce n'était pas assez intéressant ainsi, ce débat fut animé par nul autre que... Rick Warren lui-même.

The Change We Need... je ne crois pas que ce soit avec Obama qu'on va l'avoir.


P.S. Voici un communiqué de la Fédération des Communistes Libertaires du Nord-Est des États-Unis, NEFAC-USA émis suite à l'élection d'Obama à la Maison Blanche.

Le changement dont nous avons besoin : Une perspective anarchiste sur l'élection présidentielle de 2008

L'élection est terminée. Barack Obama deviendra le prochain président des États-Unis. La nouvelle de la victoire d'Obama a donné lieu à des célébrations spontanées dans tout le pays. L'énergie était partout contagieuse et partout les conversations semblaient traduire une perspective positive que les gens aux États-Unis n'ont pas connu depuis de longues années. Des mots comme changement et espoir sont utilisés, et il semble largement admis que l'élection d'Obama annonce une nouvelle ère de justice sociale, la fin de la guerre et la réduction significative du racisme qui gangrène la société américaine. Mais, alors que l'énergie et le spectacle médiatique s'estompent, nous aimerions que vous considériez l'élection d'un autre point de vue. En tant qu'anarchistes de lutte de classe, c'est notre conviction que les élections dans une société capitaliste ne peuvent en fait jamais apporter la véritable justice et la sécurité aux personnes ordinaires. Nous ne pensons pas que ces élections puissent prévenir les guerres, traiter efficacement le racisme, le sexisme ou la dégradation de l'environnement de façon le moindrement permanente.

Nous sommes solidaires des espoirs de changement profond des millions de personnes qui ont voté pour Obama. Toutefois, nous reconnaissons également que le système capitaliste est dans une grave crise qui s'étend à toutes les personnes salariées et opprimées, une crise que même le titulaire le mieux intentionné de la plus haute fonction est incapable de résoudre. Le but de ce texte est de fournir une perspective sur la crise et une esquisse de solutions.

La présidence de George W. Bush a été, à presque tous points de vue, une catastrophe. Mensonges, guerres, une crise financière et une récession profonde, et le renforcement de l'État policier ne sont que quelques-uns des legs douteux de Bush. Certains d'entre eux étaient déjà évidents il ya deux ans, quand la saison électorale fut ouverte et que les libéraux(*) et les réformistes ont commencé leur campagne contre ces problèmes. Toutefois, la raison pour laquelle ces problèmes existent en premier lieu était manifestement absente de leurs attaques.

Il est de notre conviction que l'inégalité économique, la guerre, le racisme, le sexisme et la destruction de l'environnement sont inhérents à toute société capitaliste. Considérez un instant la grande richesse que notre société crée, tout depuis les cultures jusqu'aux médicaments. Toutefois, l'accès à cette richesse est inégalement réparti, soit disant déterminé par les marchés libres. Il est admis par les politicienNEs et les médias que ces soit disant marchés libres sont une partie naturelle de la vie. Les marchés, toutefois, sont mis en place par les gens; ils peuvent également être modifiées ou annulées par les gens. Comme anarchistes, nous croyons que la production et la distribution de la richesse de la société devrait être décidé démocratiquement, par les personnes, et non par un mécanisme de marché qui est en fait contrôlée par quelques-unEs.

La démocratie:

Les anarchistes sont tout à fait en faveur de la démocratie. La notion que les gens devraient se réunir et prendre des décisions est l'épine dorsale de notre idéologie. Cependant, nous ne considérons pas le système démocratique américain comme étant représentatif de ces idéaux. Les républicains et démocrates existent en deux factions rivales luttant pour notre consentement à être dirigé. Tous deux soutiennent une rhétorique d'intérêt commun avec les gens ordinaires, mais nous estimons que ce n'est qu'une illusion. Les hommes et les femmes politiques dans ce pays existent pour fournir une plate-forme stable de gestion et d'exploitation de la majorité de la population active en Amérique par la minorité des capitalistes, c'est-à-dire les propriétaires des outils avec lesquels nous produisons la richesse. Nous construisons, surveillons, nettoyons et travaillons dans les bureaux et les usines, nous transportons les marchandises, et nous les vendons, mais les capitalistes les possèdent et empochent les profits. Les intérêts de ces deux groupes ne sont pas les mêmes. La classe des patronNEs veut obtenir le plus possible des travailleurs et des travailleuses. Ils veulent nous payer aussi peu que possible et nous vendre tout ce qu'ils possèdent aussi cher que faire se peut. Laissé à elles-mêmes, ces conditions ont conduit à des soulèvements. Vous ne le croyez pas? Regardez notre propre histoire! L'abolition de l'esclavage, la journée de 8 heures, le droit de constituer des syndicats, la rémunération des heures supplémentaires, les lois sur le travail des enfants, la fin de la ségrégation légale, le droit de vote des femmes et leur droit de choisir, le droit des gais et des personnes transgenres d'être eux et elles-mêmes n'ont pas été gagné par les urnes, mais par des gens s'organisant, faisant la grève, organisant des boycott et prenant la rue. Les libéraux en fonction ont adopté des lois en réponse aux mouvements et pour décapiter ce qui aurait pu devenir une poussée révolutionnaire.

Conséquences de l'élection

Sans aucun doute, cette élection a été historique. Nous voyons deux raisons. Un homme noir a été élu à la magistrature suprême aux États-Unis, un pays fondé sur le kidnapping de masse des AfricainNEs et le vol des terres des peuples autochtones qui vivaient déjà ici. Deuxièmement, la campagne d'Obama a été marquée par l'un des travail d'organisation de masse les plus étendu depuis des années.

Les États-Unis sont un pays profondément marqué par le racisme, et malgré ce que certains expertEs pourraient croire, il est clair pour toute personne ordinaire que le racisme est loin d'être mort. L'oppression raciale est une question complexe, et nous ne voulons pas la simplifier. Toutefois, une discussion des raisons pour laquelle le racisme et la suprématie blanche ont été si inextricable dans la société américaine aurait à examiner comment la race a toujours été utilisée comme un levier de la classe dirigeante dans sa rhétorique et ses politiques pour maintenir la classe ouvrière divisée selon des critères raciaux et ainsi l'empêcher de réaliser son plein potentiel en tant que force capable de s'auto-organiser et de surmonter son oppression. L'élection d'un Noir à la présidence des États-Unis représente un réel changement dans les attitudes des AméricainEs, et nous nous félicitons de ça. Toutefois, le racisme n'est pas seulement une question de mentalités. Il fait partie intégrante du système d'exploitation des travailleurs et des travailleuses. Ce racisme systémique est ce qui soutien les intérêts de la classe dirigeante, et, avec l'ampleur de plus en plus évidente de l'effondrement de l'économie, la classe dirigeante sera énergiquement à la recherche d'opportunités de défendre ses intérêts. La voie à suivre pour la classe ouvrière est de s'organiser dans son propre intérêt, pour défendre les aspirations de ceux et celles qui sont opprimés par le racisme. Nous voyons des mouvements de justice sociale, des associations de quartier et des groupes de surveillance de la police à titre d'exemples. Ces sortes de mouvements de bas en haut sont en contradiction flagrante avec ce que seront les efforts de haut en bas de l'État, même dirigé par une administration Obama, pour résoudre les problèmes sociaux. Ces efforts peuvent soulager certains des symptômes, mais laisseront intact les causes profondes des problèmes.

L'autre élément important de l'élection a été la mobilisation de base sans précédent qui a appuyé la campagne de Obama. Sous le signe du changement et de la justice sociale plusieurs milliers de personnes se sont portées volontaires, ont donné de l'argent, ont fait rouler la campagne. Nous considérons cette tendance avec grande excitation. Imaginez ce qui pourrait être obtenu si cette concentration sur le travail d'organisation à la base était transposés dans les communautés où nous vivons, dans des actions directes en notre nom au lieu d'appels au pouvoir.

Nous demandons instamment que cette énergie et cette créativité aille dans des mouvements indépendants des politicienNEs. Nous encourageons le soutien aux syndicats, à la démocratie de quartier, à la résistance à la brutalité policière, au soutien aux prisonnierEs politiques, à des modèles d'éducation de masse et aussi un mouvement avec des dents. Par-dessus tout, nous devons nous battre pour ce dont nous avons besoin, pas ce que le système est prêt à nous donner.

En outre, nous devons tous et toutes guetter les expressions de haine raciste et des mouvements fascistes organisés dans les mois et les années après l'élection. La vérité est que de nombreux AméricainEs blancHEs sont encore ouvertement racistes, et il ya des groupes qui exploitent ça, et la véritable colère des questions sociales, pour créer des mouvements violents. La nouvelle d'une église noire brûlée à Springfield, MA, quelques heures à peine après l'élection n'est pas surprenante, et nous devons utiliser tous les moyens nécessaires pour mettre fin à de tel mouvements.

LA NEFAC USA
Novembre 2008

["Traduction" par Phébus (UCL-Québec)]
(*) Aux États-Unis les libéraux désignent les progressistes.

mardi 16 décembre 2008

Communiqué d'Anarkismo sur les événements en Grèce


Solidarité avec le mouvement anarchiste grec et avec les victimes de la répression; solidarité internationale avec toutes les luttes sociales, en Grèce et dans le reste de l'Europe!
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On n'avait pas besoin d'un autre martyr

Tandis que la Grèce se préparait à une journée de grève générale, le mercredi 10 décembre, contre le gouvernement Karamanlis et la crise économique, et avec la mobilisation qui germe de la base dans les écoles et les universités, contre les projets de réforme, Alexandros Grigoropolous, âgé de 16 ans seulement, a été désigné pour servir de victime, de bouc émissaire pour l'appareil policier, et fut tué de sang froid par les forces répressives de l'État.

La crise économique, déclenchée par le capitalisme international contre les exploitéEs du monde entier et gérée par les États à coups de mesures imposant l'appauvrissement général, affaiblit l'équilibre fragile entre les groupes de pouvoir et les partis, de droite comme de centre-gauche, nous permettant d'entrevoir la véritable vocation anti-démocratique subversive de l'État et de son système (in)sécuritaire : l'aliénation, la criminalisation et l'élimination de l'opposition populaire.

Ça s'est produit avec Carlo Giuliani, à Gênes, en 2001. Ça s'est produit à de nombreuses reprises, ces derniers temps, en des endroits comme la Palestine et Oaxaca, au Mexique. Samedi dernier, ça s'est produit en Grèce.

En ce moment, des milliers d'étudiantes et d'étudiants manifestent devant les quartiers généraux de la police, à Athènes, mais aussi dans bon nombre de villes et villages d'un bout à l'autre de la Grèce.

Les manifestations spontanées à travers le pays sont le résultat de la colère populaire contre le gouvernement Karamanlis et les agissements criminels de la police. Le gouvernement grec a d'abord armé et envoyé les flics assassins, puis a lancé une kyrielle pathétique d'excuses et de résignations, sans que personne n'ait été puni. En fait, il tente d'attirer l'attention sur la destruction de propriété publique et privée, tout en continuant de réprimer les manifestations, en attaquant le peuple avec des armes chimiques et en torturant les personnes arrêtées.

La révolte ne fait que commencer. Et la grève générale, cette grève syndicale et sociale, politique et de classe, peut transformer la rage du peuple en une force organisée pour la construction de l'alternative libertaire. Dans tous les pays, la crise croissante du capitalisme refile la facture aux travailleuses, aux travailleurs et aux exploitéEs.

Nous devons répondre, dans chaque pays, en construisant ensemble l'opposition sociale, nécessaire à notre défense collective face à l'annihilation au nom du profit.

Solidarité avec le mouvement anarchiste grec et avec les victimes de la répression; solidarité internationale avec toutes les luttes sociales, en Grèce et dans le reste de l'Europe!


8 décembre 2008
Federazione dei Comunisti Anarchici (Italie)
Melbourne Anarchist Communist Group (Australie)
Zabalaza Anarchist Communist Front (Afrique du Sud)
North-Eastern Federation of Anarchist Communists (États-Unis)
Union Communiste Libertaire (Canada)

(Traduit par Philou de l'UCL)
http://www.anarkismo.net

vendredi 12 décembre 2008

Encore l'impunité policière!

En 2007, La Gendarmerie Royale du Canada tuait un homme à l'aéroport de Vancouver, Robert Dziekanski. Le hic, c'est que les 4 agents de la GRC qui l'ont assassiné se sont fait filmé par un témoin de la scène. Or, on peut clairement voir que l'homme ne représente aucunement une menace à la vie des policiers qui sortent tout de même leur Taser et l'essaie sur l'homme qui mourra quelques temps après.

Ce que nous apprenons aujourd'hui, c'est qu'il n'y aura aucune accusation de portée contre ces policiers. Encore une fois, nous voyons un exemple concret de l'impunité policière! Ici comme partout ailleurs, les policiers et les policières peuvent faire ce qu'ils et elles veulent en toute liberté. Cependant j'aurais bien aimé voir ce qu'on aurait donné comme accusation si 4 personnes s'étaient jetées sur un policier et lui aurait envoyé cinq décharges de pistolet Taser! Je rappelle que ce dernier est sensé remplacer l'arme a feu lorsque la vie des policiers et des policières est en danger afin de sauver des vies! Alors, nous voyons qu'ici il n'a pas sauvé une vie, mais qu'en plus les policiers s'en sont servi alors qu'ils n'étaient aucunement en danger!



J'en profite pour vous rappeler l'affaire Freddy Villanueva à Montréal Nord qui s'est soldée de la même façon! Une manifestation "Tournoi de Dés" à laquelle participeront des membres du Collectif La Barricade aura lieu ce samedi après-midi, le 13 décembre à 14h, au parc Henri-Bourassa (coin Pascal et Rolland), à Montréal-Nord, là même ou Freddy s'est fait abattre par la police. À l'origine de cette manifestation : la Coalition contre la répression et les abus policiers (CRAP).
Plus d'infos : Voici le blogue de Montréal-Nord Républik.

mercredi 10 décembre 2008

Des nouvelles de la Grèce!

Il n'y a pas à dire, ça brasse en Grèce ces temps-ci. Voici un article de nos camarades de Montréal sur le sujet, ici, et un blogue sur la question (en anglais) On the Greek Riots.


Voici un article de Cyberpresse qui fait bien le tour de la question (avec un point de vue bourgeois) :


Grève générale en Grèce, émaillée de nouvelles violences
Athènes
Agence France-Presse

Dans un climat explosif, la Grèce vivait mercredi une grève générale prévue de longue date qui a été émaillée de nouvelles violences, au cinquième jour des émeutes qui ont plongé le pays dans une profonde crise sociale et politique.

La crise déclenchée par la mort d'un adolescent de 15 ans, abattu samedi à Athènes par un policier, s'installait dans la durée, malgré les appels au calme du premier ministre Costas Caramanlis.

Mercredi, de nouveaux affrontements ont opposé manifestants et police à Athènes et Salonique, la deuxième ville du pays, les forces de l'ordre répondant par des jets de gaz lacrymogènes aux tirs de cocktails Molotov et projectiles divers.

Les syndicats grecs, dont la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE, 600 000 adhérents) et la Fédération des fonctionnaires (Adedy, 200 000 membres), avaient convoqué de longue date une grève générale de 24 heures pour dénoncer la politique d'austérité du gouvernement conservateur et appelé à un rassemblement «paisible» devant le Parlement grec, dans le centre d'Athènes.

Des échauffourées ont éclaté en marge de ce rassemblement qui a réuni plusieurs milliers de personnes, a rapporté un journaliste de l'AFP.

D'autres affrontements ont émaillé une manifestation à Salonique, dans le nord de la Grèce, à laquelle participaient environ 2000 personnes, dont de nombreux élèves et étudiants, a indiqué une source policière locale.

Le premier ministre avait souhaité mardi, dans un discours à la Nation, qu'il n'y ait pas de confusion entre les combats des travailleurs et la mort de
l'adolescent.

Mais la crise a pris une tournure politique, notamment avec l'appel à la démission du gouvernement, déjà déstabilisé par une série de scandales et par les retombées de la crise économique internationale, lancé mardi par
l'opposition socialiste.

Les transports terrestres, aériens et maritimes devaient être perturbés par la grève, qui affecte également le fonctionnement des banques, administrations et grandes entreprises du secteur public, comme l'Electricité de Grèce (DEI).

La colère des jeunes, signe selon des observateurs d'un profond malaise et d'une radicalisation de la jeunesse grecque minée par l'insécurité conomique et le chômage, avait repris de plus belle mardi après les obsèques, dans une banlieue d'Athènes, du jeune Alexis Grigoropoulos.

Selon les premiers résultats de l'autopsie, l'adolescent a été tué par le ricochet d'une balle tirée par un policier, a-t-on appris mercredi de sources judiciaires.

Quarante et une personnes, 16 Grecs et 25 étrangers, ont été arrêtées dans la nuit lors d'escarmouches et de pillages aux abords de l'école polytechnique d'Athènes, occupée depuis dimanche par des étudiants.

Des heurts se sont poursuivis pendant la nuit entre les policiers et plus d'une centaine de jeunes qui sortaient périodiquement de cette école et de la faculté de droit.

Le maire de la capitale, Nikitas Kaklamanis, avait estimé mardi soir que plus de 360 magasins avaient été «partiellement ou totalement ndommagés» depuis samedi.

A Salonique, une cinquantaine de jeunes retranchés dans la faculté de philosophie avaient affronté les forces de police pendant la nuit de mardi à mercredi. Plus de 80 magasins et 14 banques ont subi des dégâts tandis que huit personnes ont été arrêtées.

A Patras, dans l'ouest du Péloponnèse, il y a eu des échauffourées en début de soirée. Des escarmouches se sont par ailleurs produites à Larissa et à Volos (centre), à Kalamata (sud), à Ioannina (nord-ouest) et à Zante, sur l'île du même nom en mer ionienne, selon des sources policières. La situation était redevenue calme mercredi dans toutes ces villes.

Dans un souci de reprendre la main sur des événements qui lui ont largement échappé, M. Caramanlis a adressé mardi soir un nouveau message à la nation condamnant les fauteurs de trouble comme «des ennemis de la démocratie».

Il s'est engagé «à rétablir le sentiment de sécurité et la légalité», et lancé de nouveau un appel à l'unité nationale.

«Il faut condamner clairement les violences, les pillages, le vandalisme des éléments extrémistes (...) en ces heures on ne peut pas avoir de différences nationales», a souligné le premier ministre.

Il n'a pas répondu au chef de l'opposition socialiste Georges Papandréou qui avait demandé dans la journée un recours «au verdict populaire» pour résoudre la crise.

via http://www.cyberpresse.ca/international/europe/200812/10/01-809050-greve-generale-en-grece-emaillee-de-nouvelles-violences.php

52 nouvelles mises à pied...

Encore une fois, une compagnie préfère couper dans ses employé-e-s plutôt que dans ses profits. Le capitalisme étant ce qu'il est, ce sont ces derniers qui sont les plus importants et on se fout des travailleurs et des travailleuses. Ce sont les investisseurs qui décident... (Soupir)

Bluberi procède à 52 mises à pied
L'entreprise est en restructuration
par Lise Tremblay

La compagnie Bluberi a procédé cette semaine à 52 mises à pied temporaires. Malgré tous les efforts investis au cours des derniers mois pour protéger les emplois, Bluberi doit réduire temporairement ses coûts de main-d'œuvre afin d'assurer la pérennité de l'entreprise.

«En cette période marquée par l'incertitude sur les marchés mondiaux, nous devons faire preuve de rigueur et de prudence pour nous démarquer dans une industrie extrêmement compétitive et nous adapter aux conditions nouvelles», a précisé Gérald Duhamel. « Déjà, l'industrie du jeu a souffert de la crise mondiale. Ce n’est pas une décision facile, mais nous devions agir pour assurer l'avenir.»

Bluberi est la deuxième entreprise de propriété québécoise en importance dans le domaine du développement de jeux et la plus importante firme de la nouvelle économie à Drummondville. Même après ces coupures temporaires, elle continuera à employer plus de 200 personnes, pour la plupart des jeunes de la région. Il s'agit d'emplois de haut niveau, dans un secteur de pointe. Plus de 90 % du chiffre d’affaires de l’entreprise provient de l’international.

«Dans une période difficile comme celle que nous traversons présentement, les entreprises comme la nôtre, surtout celles situées hors des grands centres, ont besoin plus que jamais du soutien des partenaires gouvernementaux. Toutes les études démontrent que le potentiel de croissance future est significatif. Nous travaillerons avec les instances gouvernementales à tous les paliers pour passer à travers la tempête économique et maintenir des emplois de qualité dans notre région», a conclu M. Duhamel.

Bluberi a été fondée en 1994 à Drummondville, où elle a son siège social et où elle compte plus de 200 employés. L’entreprise est un chef de file du développement de jeux et de logiciels pour les casinos.

via http://www.journalexpress.ca/article-282202-Bluberi-procede-a-52-mises-a-pied.html

mardi 9 décembre 2008

Un député péquiste élu par moins de 19,8% de la population!

Lendemain d'élection provinciale dans le comté de Drummond!

Quelle joie!
Nous avons un nouveau député... élu par moins de 19,8% de la population!
En effet,
Yves-François Blanchet a reçu "l'appui" de 11 480 personnes sur 57 967!

WOW!

Nous avons rarement vu un député avec autant de légitimité!

Plus sérieusement, voici quelques bonnes nouvelles en rafales suite à cette élection

1- Pu de Schneeberger
2- Pu de Mario Dumont
3- Taux d'abstention de 42,66% au niveau provincial!
4- Un gouvernement sans la moindre légitimité!

Construisons dès maintenant l'alternative sociale!
Maintenant que nous n'avons pas élu, AGISSONS!

jeudi 4 décembre 2008

Communiqué de la Coalition contre la précarité

Montréal, le 3 décembre 2008 – La Coalition contre la précarité juge que la charité du temps des fêtes s'avère trop limitée pour répondre aux besoins d'une population appauvrie à longueur d'année. Le regroupement dénonce l'irresponsabilité des gouvernements face à la pauvreté croissante et l'absence de propositions concrètes permettant d'assurer une véritable redistribution de la richesse. La Coalition contre la précarité rassemble des organisations de défense des personnes à l'aide sociale, chômeuses, étudiantes et immigrantes.

La Coalition contre la précarité s’indigne du délaissement de la lutte à la pauvreté par l’État et voit dans l’exemple éclatant qu'est la Grande Guignolée le symbole de la croissance d’une industrie philanthropique au Québec. « La philanthropie est en voie de devenir une véritable industrie. L’État se désengage de plus en plus en matière de redistribution de la richesse : la lutte à la pauvreté aurait-elle été privatisée au Québec? » s'inquiète Pascal Chabot, porte-parole de la Coalition.

Personnes à l'aide sociale, étudiants et étudiantes, chômeurs et chômeuses et immigrants et immigrantes s'unissent pour que s'instaure une véritable responsabilité politique à l'égard de la pauvreté. Car pour lutter efficacement contre la précarité, il faut compter sur des mécanismes de solidarité collective et de redistribution de la richesse qui sont le moins possible sujets aux caprices de la vie et de l’économie. Malheureusement, ces mécanismes ont été malmenés par les gouvernements depuis plusieurs années. S’il y a une leçon à tirer des turbulences économiques qui nous secouent actuellement, c’est que nous devrions davantage nous préoccuper de la qualité des protections sociales dont nous disposons.

Cette année, le tintamarre de la Guignolée contrastera plus que jamais avec le silence des principaux partis politiques sur la redistribution efficace de la richesse et l’importance d’une réelle lutte à la pauvreté. Sans rien nier du succès retentissant de la Guignolée des médias qui, bon an mal an, ne récolte pas moins de 1,5 à 2 millions en argent sonnant, et plus encore en denrées diverses, il faut nous questionner sur la signification politique de cet engouement saisonnier pour la générosité ponctuelle. En quoi les millions récoltés lors de cet événement compensent-t-ils les milliards coupés dans nos programmes sociaux et perdus en baisses d’impôts depuis plusieurs années? La charité peut-elle combler adéquatement les besoins créés par la privatisation de services publics, la faiblesse des mesures de protection sociale et une fiscalité qui accentue de plus en plus les écarts économiques?

Rassemblant des organisations provinciales et régionales oeuvrant pour la défense des droits des individus subissant une condition précaire, la Coalition contre la précarité a été formée il y a quelques mois dans le but d'obtenir une transformation en profondeur des politiques sociales. À ce jour, l'ADDS, l'ASSÉ, le MASSE, l'OPDS et le Projet Genèse ont joint le regroupement, qui représente près de 45 000 membres. Diverses actions sont à prévoir au cours des prochains mois.

La Coalition contre la précarité :

-Association pour la défense des droits sociaux (ADDS)

-Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ)

-Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE)

-Organisation populaire des droits sociaux (OPDS)

-Projet Genèse

-30-

Renseignements :

Pascal Chabot, porte-parole de la Coalition, (514) 835-2444

ADDS : www.geocities.com/addsmm

ASSÉ : http://www.asse-solidarite.qc.ca/

MASSE: http://www.lemasse.org/

OPDS : www.cam.org/-opdsrm

Projet Genèse : http://www.genese.qc.ca/

mercredi 3 décembre 2008

Une autre raison de ne pas aller voter!

En cette période électorale, une phrase est devenue le leitmotiv des trois principaux partis du Québec: «nous voulons défendre les intérêts de la classe moyenne». Cette phrase est creuse et ne sert qu'à aller chercher un maximum de votes (but évident de toutEs politicienNEs).

Après tout, la classe moyenne, selon sa définition simpliste, vulgaire, voire démagogique, c'est monsieur et madame tout le monde. Malheureusement, en vérité, monsieur et madame tout le monde vendent quotidiennement leur force de travail à des patronNEs contre un salaire ou sont sans travail. Eh bien, ces personnes, ce sont des prolétaires et les prolétaires ne font pas partis de la supposée classe moyenne.

Bien sûr, les travailleurs et les travailleuses peuvent parfois gagner de relativement bons salaires et jouir d'un certain confort matériel, ce qui fait croire qu'ils ou elles font partie de la «classe moyenne». N'empêche que même à 25$ de l'heure, unE patronNE peut réaliser un profit (plus-value) de, par exemple, 100% sur un travailleur ou une travailleuse (c'est-à-dire, pour cet exemple, que le travailleur ou la travailleuse produit pour 50$ de marchandise à l'heure, mais il ou elle reçoit qu'un salaire de 25$ de l'heure. Le capitalisme repose sur ce profit (plus-value). Ce n'est pas de l'exploitation que de se faire enlever la moitié des fruits de son travail?

La seule «classe moyenne» qui existe au Québec est la petite bourgeoisie. Ce sont les propriétaires de petites entreprises, les PME. Cette classe n'a comme volonté que de développer ses entreprises, faire plus d'argent sur le dos de plus de travailleurs et de travailleuses. En définitive, les gens de cette classe ne cherchent qu'à devenir de grandE capitalistEs, des bourgeoisEs.

Alors chers lecteurs et chères lectrices, je doute fort bien que vous fassiez partie de cette mythique classe moyenne, puisqu'elle n'existe pas, en tout cas, pas dans la définition médiatique du terme. Par conséquent, quelle est l'objectif pour vous d'aller voter pour un parti qui représentera des intérêts diamétralement opposés aux vôtres?

Les marxistes disent souvent que chaque classe a son ou ses partis. Cette affirmation est partiellement vraie: la bourgeoisie a ses partis (PQ, PLQ, ADQ). Cependant, le prolétariat n'a pas de parti, ni n'en a besoin. Il s'émancipera par lui-même ou ne s'émancipera point.

Finalement, je fait appel aux prolétaires et à touTEs ceux et celles qui désirent un changement social dans la bonne direction. Le parlement, c'est inéxorablement le conservatisme. Le changement ou la révolution, ce sont les organismes libres du prolétariat: syndicats, comités de quartier ou de logement, mouvements sociaux et communautaires, et ses outils: grève, boycott, sabotage, éducation populaire et... la révolution!

Agissons au lieu d'élire!

lundi 1 décembre 2008

Pourquoi nous ne voterons pas le 8 décembre?


Premièrement, nous nous battons contre toutes les formes de hiérarchie existantes et les élections sont une façon comme une autre de créer de nouvelles élites. En effet en mettant au pouvoir des gens qui vont prendre toutes les décisions de la société à notre place, nous créons, une élite pour nous diriger, on leur donne le pouvoir sur nous-mêmes. Pour un communiste libertaire, c’est inacceptable! Voilà pourquoi à la place de voter nous militons pour une démocratie directe où le peuple possède réellement le pouvoir sans intermédiaires, contre la hiérarchie et pour l’autogestion politique.

Deuxièmement, nous en avons assez que les gouvernements successifs ne dirigent la société qu’en fonction des riches et des entreprises de ce monde en regardant les pauvres s’appauvrir ou en appauvrissant les pauvres, c’est au choix. Ce n’est pas en mettant un parti « de gauche » au pouvoir que cela va s’arrêter. Nous n’avons qu’à regarder l’exemple du Parti Québécois qui se disait socio-démocrate et qui est celui qui a mis à la porte des milliers de médecins et d’infirmières et infirmiers afin de payer la fameuse dette qui fait la joie des banques canadiennes, contribuant ainsi à sous-financer le système public de santé! Ce n’est un secret pour personne, le pouvoir corrompt, à gauche comme à droite. Éliminons ce pouvoir à la place de le légitimer.

Finalement, nous trouvons ridicule que le peuple ne puisse, en aucune façon, destituer le gouvernement en place, et ce peu importe les décisions qu’il prend. Ainsi, en votant pour un parti ou un autre, c’est comme si nous signions un chèque en blanc au gouvernement pour lui dire de faire ce qu’il veut avec notre argent durant les 4-5 prochaines années sans que nous ayons le moindre mot à dire. Voilà pourquoi le gouvernement nous encourage à voter, en nous faisant croire à une « action citoyenne », il enlève la légitimité à toutes les autres formes de lutte (manifestation, désobéissance civile, occupation etc.).

Par conséquent, il est important de ne pas aller voter le 8 décembre prochain. En effet, même aller annuler son vote, c’est légitimer la voie électorale. Voter pour un parti, c’est se prêter au jeu électoral et c’est légitimer le gouvernement en place même si nous n’avons pas voté pour lui. C’est accepter que la voie électorale est la « bonne voie ». C’est d’accepter de se faire gouverner, de donner nos pouvoirs à une minorité décidante au service des riches et des entreprises. En allant annuler son vote, le message que l’on envoie, c’est qu’il n’y a pas de candidat ou de candidate qui nous intéresse mais que la façon de les élire est correcte! Je vous dis donc n’allez pas voter le 8 décembre! Ne les légitimons pas!

AGISSONS AU LIEU D’ÉLIRE!

lundi 24 novembre 2008

Fondation de l'Union Communiste Libertaire

Les membres du Collectif La Barricade de Drummondville sont très heureuses et heureux d'avoir participer à la création de l'Union communiste libertaire et d'en faire partie actuellement. Voici le communiqué de création :

Montréal, 23 novembre 2008 – Une nouvelle organisation révolutionnaire, l’Union communiste libertaire, a été fondée lors d’un congrès réunissant une cinquantaine de déléguéEs en fin de semaine dans Hochelaga Maisonneuve. La nouvelle organisation prendra la relève de l’Union régionale de la NEFAC au Québec.

Refondation

Le long processus de refondation de la Fédération des communistes libertaires du Nord-Est (NEFAC) au Québec, qui annonçait la volonté d’étendre l’anarchisme organisé à toutes les régions de la province, a permis de réunir pour la première fois sous la même bannière des libertaires provenant d’une demi-douzaine de villes de la province. Ainsi, la nouvelle organisation comptera des collectifs locaux dans les villes de Montréal, Québec et Sherbrooke mais également à Drummondville, Saint-Jérôme et à Saguenay ainsi que des liaisons dans quelques autres localités comme Trois-Rivières.

Les travaux du congrès ont surtout permis d’adopter une toute nouvelle constitution fixant le mode de fonctionnement unitaire de la nouvelle organisation (inspiré des acquis historiques du plateformisme), de faire une révision des buts et principes de la NEFAC en attendant l’adoption d’un manifeste communiste libertaire et de jeter les bases d’un plan d’action incluant une campagne sur la crise économique qui secoue actuellement le capitalisme.

Les congressistes ont reçu les salutations révolutionnaires de plusieurs organisations libertaires du monde entier, tels que: Worker’s Solidarity Alliance des Etats-Unis, Red Libertarias de Buenos Aires et la revue chilienne Ombre y Sociedad. L’Internationale des fédérations anarchistes, l’organisation française Alternative libertaire et Common Cause d’Ontario ont même jugé bon de déléguer des observateurs au congrès.

L’Union communiste libertaire est une organisation de militantEs provenant de divers mouvements de résistance, qui s'identifient à la tradition communiste dans l'anarchisme et ayant comme objectif commun une rupture révolutionnaire avec l'ordre établi. L'activité de l’UCL est organisée autour du développement théorique, de la diffusion des idées anarchiste et de l'intervention dans les luttes de notre classe, que ce soit de façon autonome ou par le biais d'une implication directe dans les mouvements sociaux.

Au plan théorique, L’Union communiste libertaire s'identifie aux principes communistes libertaires et s'appuie sur les bases théoriques de cette tradition particulière. Au plan tactique, L’UCL préconise l’implication dans les luttes sociales dans une perspective de radicalisation des mouvements sociaux et de construction de contre-pouvoir.